- cavalcadour
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• 1549; p.-ê. de l'a. provenç. cavalgador « cavalier »♦ Anciennt Écuyer cavalcadour, qui avait la surveillance des chevaux et des écuries du roi, des princes.⇒CAVALCADOUR, adj.Vx. [En parlant d'un écuyer] Qui s'occupe des chevaux et des écuries d'un prince ou d'un roi et l'accompagne dans ses déplacements d'apparat. Écuyer cavalcadour, ou, p. ell. cavalcadour, subst. masc. Le manège de Versailles avec la prestance des écuyers cavalcadours (VIGNY, Mémoires inédits, 1863, p. 162) :• Suivaient les crieurs de Paris agitant leurs clochettes, les compagnies souveraines, la justice ordinaire, les Facultés de l'Université, les vingt-six chevaucheurs de l'écurie du Roi, les officiers de ladite écurie, les pages, les trompettes et les cavalcadours.J. et J. THARAUD, La Tragédie de Ravaillac, 1913, p. 210.— P. plaisant. [En parlant d'un amoureux] Qui accompagne une dame. Il [le pauvre étudiant] s'était vu en amoureux cavalcadour piaffant à côté du wiski de la marquise de B (MUSSET, Le Temps, 1831, p. 86).— Péj. Affecté. Il y a là [dans ces vers] un peu trop d'intention et de chic; ça me semble trop espagnol et cavalcadour (FLAUBERT, Correspondance, 1850, p. 280).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1549 cavalcador « écuyer préposé aux chevaux de selle » (RABELAIS, éd. Marty-Laveaux, t. III, p. 404 : Sciomachie : le cavalcador du seigneur Robert [Strossi]; cont. ital. : la scène se passe à Rome); 1556 cavalcadour « cavalier » (RONSARD, Hymne de Pollux et de Castor, 579, éd. Laumonier, VIII, 319); 1610 [date de l'éd.] (Cl. GRUGET, Leçons de P. Messie [1re éd. 1554; trad. de l'ouvrage esp. Silva de varia lección de P. Mexia, 1540] 613 ds QUEM. cavalcador d'Italie); 1585 « chevaucheur (sens libre) » (CHOLIÈRES, 5e Matinée, p. 209 ds HUG.). Terme emprunté à un corresp. rom. de chevaucheur qu'il est difficile de préciser. Du point de vue morphol., le mot paraît emprunté à l'a. prov. cavalgador « cavalier » (XIVe s. ds LEVY; la finale -adóur < -
étant propre aux dial. limousins et auvergnats, v. RONJAT, t. 3, p. 375), cependant le vocab. de l'équit. semble avoir peu emprunté à l'occitan. Étant donné le cont. ou l'orig. des 1res attest., ainsi que le nombre des termes de l'art équestre d'orig. ital. (carrousel, cavalier, cavalerie, cavalcade) ou esp. (caparaçon, alzan, caracoler) on peut peut-être avancer l'hyp. d'un emprunt soit à l'esp. cabalgador (XIIIe s. « celui qui participe à cette cavalcade » XIVe s. « celui qui monte à cheval ds AL.) soit à l'ital. cavalcatore (XIVe s. « cavalier » et « écuyer » ds BATT.) avec infl. morphol. du provençal. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. HOPE 1971, p. 34. — KOHLM. 1901, p. 38. — SAINÉAN (L.). Rabelaesiana. R. des Ét. rabelaisiennes. 1912, t. 10, p. 474. — SAIN. Sources t. 3, 1972 [1930], p. 350. — SAR. 1920, p. 31. — WIND 1928, p. 42, 70.
cavalcadour [kavalkaduʀ] adj. m.ÉTYM. 1549, Rabelais; orig. incert., soit de l'anc. provençal cavalgador « cavalier », soit de l'esp. cabalgador, ou de l'ital. cavalcatore « cavalier, écuyer ».❖♦ Anciennt. || Écuyer cavalcadour, qui avait la surveillance des chevaux et des écuries du roi, des princes.♦ Péj. (Vx; usage littéraire des romantiques). Recherché jusqu'à l'affectation, dans un genre poétique ancien (→ Troubadour).0 (…) je n'aime pas le rejetLa femme d'un agentDe change.Agent de change est un seul mot, et d'ailleurs il y a là, ce me semble, un peu trop d'intention de chic; ça me semble trop espagnol et cavalcadour.Flaubert, À Louis Bouilhet, 19 déc. 1850, in Correspondance, t. I, Pl., p. 725.
Encyclopédie Universelle. 2012.